La robe de mariée, la robe d’un jour, la robe d’une vie (pour certaines). Les robes de mariée ont tendance à faire rêver par les tissus utilisés et les coupes. Pour ce jour si féérique, on ose porter les robes de nos rêves.
Aujourd’hui, les coupes sont très diversifiées, de la combinaison à la jupe en passant par la robe plus classique.
Je vous laisse découvrir ma robe, sa coupe et ses matières.
De la conception ...
Mon choix de robe
J’ai la « chance » de faire mon mariage en deux fois et donc par conséquent d’avoir deux tenues. De quoi m’amuser ! Si la robe pour la cérémonie laïque était une évidence, c’était beaucoup plus flou pour le mariage civil. J’avais une multitude d’envies et la possibilité de ne faire qu’une seule robe.
J’ai longuement hésité entre faire une tailleur, une robe courte ou une jupe courte mais toutes ces tenues je pouvais les faire en tant qu’invitée (va falloir que je me fasse inviter parce que j’en ai des idées !). Je voulais quelque chose que je ne peux me permettre qu’en tant que mariée !
C’est la robe de Chiara Ferragni, créée par Dior, qui m’a inspirée. J’ai tellement aimé sa combinaison avec par-dessus son énorme jupon de tulle …
Le choix était fait, une combinaison toute en dentelle avec un jupon par-dessus mais un jupon court pour avoir quelque chose de moderne.
Le choix du patron
Après le choix de la coupe, il a fallu trouver le patron idéal. S’en est suivie de longues discussions avec mon amie d’enfance (qui est aussi la créatrice de ma robe de mariée du mariage laïque) pour savoir quel patron était le plus adapté.
J’ai tenté plusieurs bodies vu sur Makerist et chez Charlotte Jaubert mais après plusieurs essais infructueux j’ai décidé d’abandonner.De toute façon, je voulais faire ma robe moi-même alors autant le faire jusqu’au bout. C’est parti pour un patron maison.
Plusieurs mois pour atteindre mon objectif.
Il m’a fallu 5 toiles et 2 prototypes pour réussir à obtenir exactement ce que je voulais.
La difficulté : vouloir une combinaison près du corps. Ce qui signifie avoir une coupe ajustée tout en ayant suffisamment d’aisance pour bouger comme je le veux. Il faut donc des mesures précises.
J’ai commencé à réaliser mes premiers patrons de robe en janvier et j’ai fini mon deuxième prototype début juin.
Mes toiles m’ont aidée à faire les ajustements de la coupe et mes prototypes à penser au montage de la combinaison.
Pour le jupon, un patron ¾ de cercle et l’affaire était dans le sac.
J’ai réfléchi à un système d’ouverture autour de la taille plutôt que l’ouverture traditionnelle par le dos pour aller aux toilettes plus facilement (le mythe de la mariée qui a besoin d’une armée pour aller aux toilettes n’est pas un mythe. Ce jour là vous pouvez oublier d’avoir de l’intimité et une minute seule avec vous-même, même dans les toilettes c’est impossible) sans devoir demander toujours à quelqu’un de me déboutonner le dos. Mais je me suis confrontée à plusieurs soucis esthétiques et pratiques, j’ai donc abandonné.
A la réalisation ...
La coupe :
J’aime les dos et je voulais lui donner un charme, de la sensualité. Dans la plupart des combinaisons que j’ai vu sur internet, elles sont fermées dans le dos par une fermeture. J’ai choisi de la boutonner entièrement et de ne mettre une fermeture qu’au niveau du short.
Choix des tissus :
La partie la plus excitante, j’étais tellement heureuse de choisir mes tissus ! C’est une étape cruciale, c’est d’elle dont dépend le tomber du vêtement.
Et comme à mon habitude, je voulais une robe qu’avec des matières naturelles. La matière principale : la dentelle.
Je vous en ai déjà parlé mais je me suis retrouvée chez Jean Bracq (voir article sur les dentelles) à Caudry, un dentelier de longue date.
Généralement, dans les robes de mariée, on utilise des dentelles très fleuries. Pour mes robes, je voulais quelque chose de plus organique, j’ai donc pris des feuilles. Pour ma combinaison, ce sont des entrelacements de branches et pour mon autre robe, des feuilles de ginko. Je voulais que mes deux dentelles soient dans le même esprit pour garder une harmonie.
De plus, je souhaitais une dentelle avec des motifs légers pour ma robe. Une combinaison toute en dentelle c’est déjà particulier alors je voulais éviter un motif trop chargé. Les deux dentelles sont faîtes en coton (avec un peu de nylon).
La doublure en dessous de la dentelle est un sergé de viscose de chez Eglantine et Zoé, d’une qualité incroyable.
Enfin la doublure interne est en voile de coton, trouvé au marché saint Pierre à Paris.
Temps de réalisation :
Indéfini ! Il m’a fallu une journée pour découper ma dentelle et mes doublures. Le plus dur a été la dentelle. C’est une matière vivante et avec plein de trous. Il est donc difficile de marquer la marge de couture au crayon. Il a fallu la découper au cutter rotatif et à la règle japonaise. De plus, il a fallu marquer chaque pince en passant un fil de bâti (bah oui le crayon ne fonctionne toujours pas sur la dentelle).
La seconde étape qui m’a pris du temps, c’est la couture de toutes mes pinces : 30 pinces (oui oui vous lisez bien !) au total. Chaque couche de la doublure a été réalisée avec les pinces qu’il a fallu faire concorder en cousant les différentes couches ensemble.
Une fois toutes les pinces faîtes, cela a été plus rapide. Je tenais vraiment à n’avoir aucune couture apparente. Donc j’ai inséré fermeture et boutonnière avant de tout refermer. les coutures apparentes sont des coutures anglaises pour une finition propre.
Dernière étape qui prend du temps, les finitions ! Elles sont toutes faites dans un tulle de coton. Il fait 0,5 cm de largeur.
Parce qu’une robe de mariée est cousue pour une femme mais aussi pour l’être aimé …
Le choix de la combinaison est un choix réfléchi par rapport à mes envies. Je l’ai aussi pensé en fonction du regard de mon amoureux et ce que je souhaitais produire comme émotion chez lui.
(Partie écrite avant le mariage)
C’est quelqu’un qui est loin des conventions sociales, qui aime le pratique plus que l’esthétique et très proche de la nature. En choisissant cette dentelle, je voulais que cela lui rappelle les branches des arbres lors de ses randonnées. Je pense qu’il sera surpris par la coupe et en même temps je pense qu’il s’y attend. Il me sait surprenante et je cherche toujours des petits détails un peu originaux. Je pense que cela lui plaira beaucoup car c’est très loin d’une robe traditionnelle et l’aspect 2 tenues en 1, il trouvera cela génial !
Ce qu’il en a pensé :
La dentelle du buste a immédiatement attiré mon attention. Je ne pouvais imaginer la robe d’Anne sans ce matériau qui lui est si cher. Avec cette dentelle s’exprime ce qui m’a rendu amoureux d’elle : une beauté précieuse, hors du temps, d’une finesse toute romantique et loin de l’extravagance racoleuse. Après la dentelle du buste c’est ensuite sur le jupon que j’ai porté mon regard. J’y ai reconnu cette fois une valeur qui m’est chère dans la vie quotidienne : la polyvalence pratique. J’aime cette idée de pouvoir interchanger les choses, de passer du jupon au short en un clin d’œil. J’y ai reconnu l’esprit d’aventure de mon amoureuse, son excentricité discrète qui la caractérise si bien. Un short pour pouvoir danser sans contrainte le jour de notre mariage, j’adore l’idée. En définitive cette robe lui ressemble : élégante, féministe, avec toujours le choix de se dévoiler au-delà des apparences…
Merci à Sabrina K Photographie pour toutes ces superbes photos.